Les aliments pour chiens et chats non testés sur les animaux

Source : www.lscv.ch Ligue suisse contre la vivisection

dog_food0Les aliments pour chiens et chats sont élaborés pour répondre aux besoins de nos animaux familiers. Nos compagnons à quatre pattes sont choyés et gâtés par des maîtres qui veulent montrer l’affection qu’ils leurs portent par la nourriture qu’ils leur donnent. Les grandes marques l’ont bien compris et en jouent dans leur marketing. De plus en plus d’aliments tout prêts sont mis sur le marché et contribuent au boom des nourritures appelées « premium ». Mais ces nourritures sont-elles à la hauteur de nos espérances ? Et surtout, répondent-elles aux besoins de nos compagnons à quatre pattes, leur assurant la meilleure santé possible sans avoir provoqué de cruelles expériences dans les laboratoires ?

Nourriture pour chiens et chats

Pour notre bénéfice ou le leur ?

Le marché des aliments tout prêts pour chiens et chats est en constante augmentation et ces produits remplissent toujours plus de rayons dans les supermarchés et les animaleries. Ils sont souvent destinés à charmer les propriétaires en humanisant les besoins de nos animaux. Il n’y a qu’à regarder les publicités pour certaines marques. Les recettes proposées sont plus appétissantes pour les humains que pour les principaux intéressés. Ces publicités se veulent aussi culpabilisantes. Pour dire « je t’aime » à notre compagnon à quatre pattes, nous devons lui acheter des aliments tout prêts, vendus en magasins.

Mais est-ce vraiment une preuve d’amour que de le nourrir avec ce type de produits, alors que la plupart d’entre eux contiennent beaucoup d’additifs qui pourraient se révéler nocifs sur le long terme ? Et s’agit-il encore d’une preuve d’amour lorsque notre achat contribue à la commercialisation de produits qui ont fait l’objet d’expériences sur des animaux en laboratoire ?

Des chiens et chats rendus malades artificiellement

Bien sûr, il semble logique de tester de la nourriture pour les chiens sur des chiens. Il serait idiot de la tester sur des humains ! Mais le consommateur sait-il comment les fabricants testent leurs produits sur les animaux ?

Les fabricants possèdent ou travaillent avec des laboratoires dans lesquels des animaux sont détenus et sur lesquels des tests sont effectués. Ces tests sont invasifs et des opérations sont pratiquées avec ou sans anesthésie. Dans le cas des nourritures spéciales prévues par exemple pour chiens âgés, ou avec une insuffisance urinaire, un problème rénal ou hépatique, on provoque par administration de produits chimiques (gavages ou injections) ou par interventions chirurgicales, des lésions aux organes pour induire artificiellement une pathologie. Par la suite, les aliments sont testés pour évaluer leurs effets sur la maladie visée. Ces aliments ne sont pourtant pas des médicaments, mais généralement de la simple nourriture dont la composition fluctuera selon certains minéraux ou protéines. A l’issue d’études pouvant durer des mois et induire de grandes souffrances, les animaux seront euthanasiés, leurs cadavres analysés.

Malheureusement, ces animaux ne souffriront pas seulement des expériences pratiquées sur eux, mais également de leurs conditions de vie misérables. Ils ne connaîtront jamais la liberté, uniquement la terreur de vivre en laboratoire, ne sachant jamais quelle expérience va être pratiquée sur eux ou leurs congénères. Et dire que ces produits sont développés pour des animaux qui seront, eux, choyés et aimés inconditionnellement !

Quels fabricants pratiquent des expérimentations animales ?

Il est difficile de savoir comment ces nourritures sont testées avant d’être mises sur le marché. Nous avons contacté des marques comme Royal Canin, Pedigree, Hill’s et Enova. Aucune n’a voulu répondre, sauf Enova, pour affirmer ne pas se livrer à des expérimentations animales.

Les marques n’ont évidemment pas très envie que les consommateurs découvrent leurs méthodes de recherche. Iams (1) avait toujours déclaré ne pas pratiquer de tests sur les animaux, jusqu’à ce que la vérité éclate. A l’aide d’une caméra cachée, une militante de l’organisme de protection des animaux PETA qui avait été employée durant dix mois par Iams entre 2002 et 2003, dévoilait les méthodes de recherche de cette entreprise. On y voyait des chiens et chats tourner en rond dans des cages grillagées minuscules, des chiens opérés et entassés à même le sol. La publication de plusieurs vidéos (2) avait provoqué un scandale au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. L’Institut pour la Protection des Animaux (API) aux Etats-Unis, avait déjà affirmé en 2001 que Iams pratiquait des expérimentations animales. Mais API dénonçait aussi des marques comme Hill’s et Purina. Ceci n’était pas étonnant, puisque les multinationales propriétaires de ces marques, comme  Procter & Gamble et Nestlé, font partie des plus importants vivisecteurs avec les industries pharmaceutiques.

Situation actuelle

Aujourd’hui, Iams annonce que les expérimentations animales se pratiquent principalement sur des souris et des rats. Le nombre de chiens et chats utilisés dans ses laboratoires aurait baissé de 70%. Iams prétend agir ainsi pour des questions d’éthique, plutôt que pour des questions budgétaires. Mais y a-t-il vraiment un raisonnement éthique lorsqu’il s’agit de remplacer une espèce animale par une autre ? Le seul objectif n’est-il pas d’utiliser des animaux dont on sait que le public est moins sensible à leurs souffrances ?
Visiblement soucieux de son image publique, Royal Canin se veut transparent. Sur son site Internet, la marque vante les qualités de son grand centre dans le sud de la France. Celui-ci détient 160 chiens et 180 chats gardés en captivité, sur lesquels les différentes formes de croquettes seraient testées.

En réalité, Royal Canin ne montre que ce qu’il pense être acceptable pour les consommateurs. Mais que se passe-t-il à l’intérieur du laboratoire ? En pratique, les études menées sur les animaux se déroulent en plusieurs temps. Dans un premier temps, les animaux sont gardés en chenil et chatterie (ce dont se vante Royal Canin) avec un accès à l’extérieur, où les animaux se nourrissent des croquettes à étudier. Ensuite, il est fort probable qu’ils passeront à l’intérieur du laboratoire, où ils seront détenus dans des cages métaboliques. Il s’agit de cages métalliques, dont le sol grillagé permet de collecter les matières fécales et urinaires pour diverses analyses. Certaines compagnies font ensuite des recherches plus invasives, puis les animaux sont euthanasiés.

Nous avons donc contacté Royal Canin pour leur demander si leurs animaux étaient ainsi mis en « rotation » pour effectuer leurs recherches, mais ils ont préféré ne pas répondre. Nous avons eu l’occasion par la suite de discuter avec une vendeuse en animalerie, qui, au cours de sa formation avait visité les locaux de Royal Canin et donc vu leurs chiens et chats captifs. Elle assurait que les animaux semblaient vraiment heureux, que Royal Canin ne les détenait que pour tester les tailles de croquettes en fonction de la taille de la bouche de l’animal. Si cela devait être vrai, on peut alors se demander pour quelle raison ces prototypes ne sont pas testés chez des éleveurs et des particuliers ? Toute personne qui a visité un chenil sait combien cette expérience peut être stressante pour tout animal qui y réside.

Types d’alimentation industrielle pour les animaux

Lorsque l’on a un chien ou un chat et que l’on veut lui acheter de la nourriture commerciale, trois choix s’offrent au consommateur: croquettes, boîtes et croquettes demi-sèches. Quelle est la meilleure option ?
Les boîtes reviennent cher à l’achat et sont pour la plupart composées d’environ 70% d’eau. Si vous décidiez de cuire quelques minutes le contenu d’une boîte, il ne resterait que quelques grammes de nourriture après évaporation !

Les croquettes demi-sèches (principalement pour chiens) sont souvent pleines d’additifs nocifs pour maintenir leur consistance.

Quant aux croquettes, leur qualité varie grandement, ainsi que leur prix d’ailleurs. On pourrait penser que si une marque n’a pas peur de mettre son nom sur un paquet de croquettes, cela veut dire qu’on peut lui faire confiance. Vraiment ? Pour faire le bon choix, ou plutôt le choix le moins nocif pour nos précieux compagnons, il est important de comprendre les étiquettes qui énumèrent les ingrédients. Une fois ces fameux ingrédients décryptés, une frayeur risque de vous parcourir le dos ! Les ingrédients peuvent provenir d’animaux considérés comme toxiques ou impropres à la consommation humaine. Toutes les parties indésirables des animaux sont utilisées, telles que les « sous-produits » qui sont en fait : le cou, les pieds, les œufs non développés, les intestins (pour la volaille), la tête, la queue, le sang (pour les poissons), les nerfs, le gras, les vaisseaux sanguins (pour les mammifères). Si vous pensez que ces ingrédients sont horrifiants, lisez la suite ! On y trouve aussi, des poils, du sang vaporisé, des déchets, excréments et litières des animaux utilisés pour la consommation. Cette liste n’est qu’un exemple de ce que l’on peut trouver, elle n’est pas exhaustive.

Aux Etats-Unis, du Pentobarbital a été trouvé dans certaines marques de nourritures pour chiens, comme Pro Plan par exemple. Le pentobarbital est une drogue que l’on utilise pour euthanasier  les animaux. Les chiens, chats, animaux de zoos ou de laboratoires, servent-ils de nourriture pour nos compagnons à quatre pattes ?

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28 marques, 4 fabricants

En observant le tableau ci-dessous, il apparaît clairement que la plupart des marques sont principalement fabriquées par quatre entreprises industrielles. Cela veut-il dire que les ingrédients sont les mêmes ? Selon des analyses effectuées par le magazine 60 millions de consommateurs (3), les différences sont minimes et les différences de prix injustifiables.

Les protéines présentes seraient de qualité médiocre quel que soit le prix. Et pour palier à la perte de vitamines pendant la production de la nourriture, les marques en rajouteraient de très fortes quantités. Quantités si importantes, qu’une gamme de nourriture a empoisonné plusieurs chiens il y a quelques années. Une quantité de zinc environ 20 fois trop élevée avait été constatée dans les produits mis en vente (4).

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Quelle solution ?

Comment nourrir nos animaux de compagnie sans cautionner des expériences cruelles sur leurs congénères, ni mettre leur santé en danger en les nourrissant avec des produits de mauvaise qualité ?

On peut déjà les nourrir quotidiennement en apprêtant leur repas nous-même. Pour les chiens et chats, il faut éviter certains restes de repas, souvent trop riches en graisses ou contenant des aliments difficilement assimilables, voire toxiques dans certains cas. Cette façon de faire n’est pas plus onéreuse que d’avoir recours aux aliments industriels, mais nécessite de connaître les besoins nutritifs de son animal.

Il est aussi possible d’avoir recours aux aliments vendus en commerce ou par correspondance, et qui sont agréés « non testés sur les animaux ». Une garantie à 100% ne peut être assurée, mais certaines marques, de par leurs engagements, assurances données et modes de production, peuvent être considérées comme fiables.


>> Liste de marques d’aliments pour chiens et chats non testés sur les animaux

Une question ?

Le bureau de la Ligue est à votre disposition pour toute information complémentaire par courrier ou mail à l’adresse petfood@lscv.ch

Notes

(1) La société Iams est présente dans 77 pays avec ses marques Eukanuba MD et IamsMD. Elle dépend du groupe Procter et Gamble depuis 1999. Selon son site internet, sa mission est « d’améliorer le bien-être des chiens et des chats à travers une alimentation et des produits de soins de qualité exceptionnelle ».

(2) Ces vidéos sont toujours visibles sur Internet sur youtube ou www.petatv.com

(3) Mars 2011, numéro 458, 60 millions de consommateurs

(4) Ann N.Martin, food pets die for, third edition, 2008, Newsage Press

 

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