Source : lematin.ch
Une venimeuse qui connaît peu de prédateurs
La chenille processionnaire du pin est en fait la forme larvaire d’un papillon. Elle doit son nom à la procession qu’elle forme avec ses congénères. C’est en avril-mai qu’elles sont le plus à redouter, lorsqu’elles descendent ensemble de leur nid de soie. Les chiens, chats ou enfants curieux peuvent en manger. Le danger vient de leurs poils urticants. qui sont reliés à des glandes à venin.
« Baccarat » a failli perde sa langue
Danger. Au parc de Budé (GE), le teckel a eu la mauvaise idée de lécher des chenilles processionnaires, qui sont très toxiques.
Au parc de Budé du Petit-Saconnex (GE), un problème chasse l’autre. Après les dealers («Le Matin» du 28 mars), c’est au tour des chenilles processionnaires de créer l’émoi. Françoise Weydert en sait quelque chose. La semaine dernière, «Baccarat», alias «Babou», son teckel à poil dur de 7 ans, a eu la mauvaise idée d’en goûter sous l’un des pins centenaires du parc de Budé. «Elle ramasse tout ce qu’elle trouve», constate sa propriétaire. Jeudi dernier, «Baccarat» joue dans le gazon lorsqu’elle est subitement prise de vomissements. «Je ne me suis pas inquiétée jusqu’à ce que je remarque que son urine avait la couleur du Coca-Cola. Un vétérinaire m’avait dit une fois que, dans un tel cas, il fallait consulter d’urgence. J’y suis allée. La langue de ma chienne était enflammée, une partie était déjà noire. La vétérinaire m’a dit qu’elle allait en perdre un bout. La vie de «Baccarat» n’est pas en danger. Cela serait le cas si elle en perdait plus d’un tiers», raconte la Genevoise, qui a d’abord cru à une pyroplasmose. Mais non, c’était l’œuvre de chenilles processionnaires.
Lésions très douloureuses
Il faut se montrer prudent! A cause de leurs poils urticants, ces bestioles peuvent être responsables de blessures sévères chez les chiens, les chats et, évidemment, les enfants. Les lésions sont très douloureuses. Un chien qui se met à baver ou dont la langue gonfle ou change de couleur a probablement léché des chenilles processionnaires et doit être conduit rapidement chez le vétérinaire.
Au parc de Budé, des promeneurs ont déserté les lieux à cause de ces insectes nuisibles. Récemment, des gens ont mis le feu à une procession. «Ces bêtes-là, c’est un véritable fléau», nous dit-on à la Direction de la nature et du paysage du canton de Genève. «Il y en a beaucoup cette année», constate Antoine Poretti, de la société AcroPro, qui élimine les chenilles processionnaires. Il appartient normalement aux propriétaires (communes ou privés) de faire disparaître ces bêtes nuisibles, normalement à la fin de l’hiver en détruisant les nids sur les arbres. «Maintenant, c’est déjà tard, elles sont descendues ou sont en train de descendre», constate Antoine Poretti.
Aujourd’hui, «Baccarat» continue de fureter dans le parc de Budé. Sa mésaventure ne lui a pas servi de leçon. L’autre matin, elle s’en est prise à un ver de terre…
(Le Matin)
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