H5N1 – Pour les experts, il y a une pandémie de grippe aviaire chez les animaux

H5N1 – Pour les experts, il y a une pandémie de grippe aviaire chez les animaux

Alors que le monde connaît une forte vague de grippe aviaire, les experts parlent de pandémie. Ils rappellent les mesures à prendre pour éviter des contaminations.

Au Pérou, des experts examinent une otarie contaminée par le H5N1.
AFP

Les experts sont inquiets face à la propagation du virus de la grippe aviaire H5N1  dans le monde et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, le virus sévit toute l’année et «touche désormais des espèces d’oiseaux chez lesquelles nous ne l’avions jamais observé auparavant, comme les vautours, qui sont déjà fortement menacés», explique Ursula Höfle de l’Université de Castilla-La Mancha en Espagne. Pour elle, il y a une panzootie – une pandémie chez les animaux. «Chez certaines espèces, le H5N1 a déjà anéanti des colonies entières», précise-t-elle.

À cela s’ajoute le fait que depuis plusieurs années, la grippe aviaire ne touche plus seulement les oiseaux, mais aussi les mammifères tels que les blaireaux, les dauphins, les otaries, les renards, les loutres, les chats et les grizzlis. À l’automne 2022, les spécialistes ont découvert un virus mutant dans un élevage de visons en Espagne. Pour la première fois, des animaux se sont contaminés mutuellement.

Gare aux conclusions hâtives

Les cas de transmissions parmi les mammifères ne sont pas clairs. Ian H. Brown, de l’Agence britannique pour la santé animale et végétale, met en garde contre les conclusions hâtives. «De très nombreux oiseaux sauvages sont infectés, tombent malades et meurent. Nous savons que les otaries et les autres mammifères morts du H5N1 sont soit en contact avec eux, soit en train de les manger», explique-t-il.

Des cas aussi détectés en Suisse

Des cas de grippe aviaire ont également été détectés en Suissedes mesures de prévention sont d’ailleurs en place au moins jusqu’au 15 mars. Pour éviter que les chats et les chiens soient infectés, il faut veiller à ce que les animaux restent à distance des oiseaux morts. «En cas de contact, il faut éviter que le chien ou le chat ne mette le cadavre dans sa gueule», rappelle Julika Fitzi de la Protection suisse des animaux. Selon elle, il y a peu de risques quand un chat ramène un oiseau à la maison car il l’a «très probablement tué lui-même». Elle ajoute que l’agent pathogène est généralement inoffensif pour les chiens et les chats.

En cas de contamination, les symptômes pseudo-grippaux apparaissent tels que le rhume, la toux, des éternuements, des étouffements et des problèmes respiratoires. Il convient alors de consulter son vétérinaire.

Source de cet article : 20min.ch publication du 24.02.2023

Les algues bleues, mortelles pour les chiens, sont déjà de retour

Les algues bleues, mortelles pour les chiens, sont déjà de retour

Des cyanobactéries ont déjà été observées en surface à plusieurs endroits des lacs de Zurich et de Zoug. Le vétérinaire cantonal neuchâtelois fait le point pour le lac de Neuchâtel.

Un amas d’algues rouges aperçu sur les rives du lac de Zurich.
Amt für Wasser und Energie Zurich

À Zoug, où le lac est devenu rouge par endroits, on l’a déjà repérée à Noël; elle est maintenant présente dans le lac de Zurich. Elle, c’est une cyanobactérie, dite aussi «sang des Bourguignons». Et elle peut être très toxique quand elle remonte à la surface, en particulier pour les chiens qui peuvent l’ingérer. C’est d’ailleurs sa variante bleue qui avait tué plusieurs toutous ces derniers étés, notamment dans le lac de Neuchâtel en été 2020 et en 2022.

Cette algue sévit désormais donc dans les eaux alémaniques. De gros amas ont été repérés notamment à Stäfa, Küsnacht et près de l’île d’Ufenau. Selon Thomas Posch, professeur et chef de projet à la station limnologique de l’Université de Zurich, interrogé par le «Tages-Anzeiger», les températures automnales anormalement élevées expliqueraient pourquoi cette cyanobactérie s’est désormais propagée cet hiver. En effet, le lac de Zurich est 2 degrés plus chaud que la norme actuellement.

Pour l’instant, pas encore de cas à Neuchâtel

À Neuchâtel, pour l’instant, aucune observation de cette cyanobactérie n’a été rapportée. «Nous n’avons généralement pas de problème durant la saison froide, car ces cyanobactéries ont besoin que les eaux soient chaudes et surtout calmes pendant deux ou trois semaines pour remonter à la surface», explique le vétérinaire cantonal Pierre-François Gobat. Selon lui, dès qu’il y a un orage, les amas disparaissent. Mais il est conscient que ces algues bleues font leur apparition toujours plus tôt. «L’an dernier, nous avons eu deux cas d’intoxication en mai déjà.»

Le canton ne va pas surveiller pour autant davantage ses eaux. «On sait que ces bactéries sont là. Et nous avons posé des panneaux de prévention dans les endroits à risque, comme l’embouchure de l’Areuse, à Boudry», ajoute-t-il. En outre des flyers ont été distribués en 2021 aux propriétaires de chiens pour les rendre attentifs. «C’est comme pour les champignons: ce n’est pas parce qu’il y a des spécimens toxiques qu’on va les enlever. C’est aux gens de faire attention, surtout quand ils ont de jeunes chiens», estime Pierre-François Gobat.

Légèrement toxiques aussi pour les humains

Si les cyanobactéries qui remontent à la surface sont particulièrement toxiques pour les chiens (ils peuvent mourir en moins de trente minutes), elles peuvent l’être aussi dans une moindre mesure pour les humains. Mais uniquement après ingestion ou contact prolongé avec la peau. Une consommation accidentelle peut ainsi occasionner des troubles digestifs mineurs, comme des diarrhées et vomissements. Ce sont surtout les jeunes enfants qui sont les plus exposés.

Source de cet article : 20min.ch le 04.01.2023 par Christine Talos

Cours à nouveau obligatoires pour les détenteurs de chiens

Cours à nouveau obligatoires pour les détenteurs de chiens

Les cours obligatoires pour tous les détenteurs de chien vont bientôt faire leur retour dans le canton de Fribourg. Le Conseil d’Etat a en effet transmis mercredi matin aux médias une modification de loi en ce sens.

Tout chien nouvellement détenu sera soumis à une évaluation de conductibilité, même s’il ne s’agit pas du premier animal détenu par la personne propriétaire

Cette démarche fait suite à une motion du centriste Bertrand Morel (Lentigny) et du libéral-radical Romain Collaud, aujourd’hui conseiller d’Etat, partiellement acceptée en mai 2021 par le Grand Conseil. Pour rappel, de tels cours avaient déjà été introduits au niveau fédéral en 2008, après le décès d’un petit garçon de six ans à Oberglatt, dans le canton de Zurich, attaqué par des pitbulls sur le chemin de l’école. Décrétée sous le coup de l’émotion, l’obligation avait toutefois été abolie huit ans plus tard afin de laisser les cantons légiférer à leur guise. Concrètement, à Fribourg, ces cours devront comprendre au moins cinq heures de théorie. Ils s’adresseront aux personnes qui n’ont jamais détenu de chien ou qui n’en ont pas détenu depuis plus de dix ans (la durée de vie d’un chien étant en moyenne de dix à douze ans).

Par ailleurs, tout chien nouvellement détenu sera soumis à une évaluation de conductibilité, même s’il ne s’agit pas du premier animal détenu par la personne propriétaire. Cette évaluation devra avoir lieu dans un délai de dix-huit mois dès l’inscription du chien. Le Conseil d’Etat précise: «L’évaluation de conductibilité doit pouvoir permettre de déterminer la capacité du détenteur à garder son chien sous contrôle ainsi que d’évaluer le comportement du chien par l’éducateur afin qu’il ne mette pas en danger des humains ou autres animaux. Avec le délai de dix-huit mois, le détenteur a ainsi la possibilité de suivre des cours pratiques avec son nouveau chien s’il le juge nécessaire». 

En cas d’échec lors de cette évaluation, restera la possibilité de la répéter au maximum deux fois dans un délai supplémentaire de douze mois. En cas d’échec à la troisième évaluation ou si l’évaluation ne devait pas être répétée dans les douze mois, alors l’éducateur devra en informer le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV). Ce dernier procédera à une évaluation officielle. Le pouvoir cantonal note: «Au vu du résultat obtenu, des mesures éducatives ou de sécurité publique pourraient être ordonnées. Par exemple, l’obligation de poursuivre les cours d’éducation canine avec le suivi d’un vétérinaire comportementaliste ou le port de laisse et de muselière pourrait être ordonnés». Ces nouvelles dispositions seront débattues prochainement par le Grand Conseil. A noter qu’en 2019, le SAAV a enregistré 107 cas de morsures de chiens sur des humains, dont 22 sur des enfants de 0 à 13 ans. 

Source de cet article : La liberté.ch

Le caractère d’un chien n’est pas déterminé par sa race

Le caractère d’un chien n’est pas déterminé par sa race

Une étude publiée jeudi 28 avril 2022 démontre que la race d’un chien ne permet pas de prédire son caractère, contrairement à la croyance populaire.

Tout le monde le sait, les pitbulls et les rottweilers sont agressifs, tandis que les labradors sont affectueux. Sauf que non. Selon une nouvelle étude publiée jeudi 28 avril 2022 dans la prestigieuse revue «Science», ces stéréotypes liés aux races canines sont largement infondés.

De nombreux traits comportementaux peuvent bien être hérités. Mais la race ne permet de prédire que partiellement la plupart des comportements — voire pas du tout pour certains traits de caractère, comme l’affection ou la propension à s’énerver.

«La génétique joue un rôle dans la personnalité de tout chien individuellement, mais la race ne permet pas de prédire ces traits efficacement», a expliqué Elinor Karlsson, l’une des auteures de ces travaux, qui ont impliqué plus de 2000 chiens et plus de 200’000 réponses de la part de propriétaires.

«Ce que nous avons démontré, c’est que les critères définissant un golden retriever sont ses caractéristiques physiques — la forme de ses oreilles, la couleur et la qualité de son pelage, sa taille. Mais pas s’il est affectueux», a-t-elle ajouté. De tels stéréotypes se retrouvent pourtant parfois dans la loi, comme pour l’interdiction des pitbulls au Royaume-Uni et dans de nombreuses villes américaines.

Ils ont établi des définitions fixes pour certains comportements, comme l’obéissance, la sociabilité, ou encore l’intérêt pour les jouets. Les traits physiques ont également été étudiés. Les scientifiques ont finalement trouvé 11 endroits du génome associés à des différences comportementales, dont l’obéissance, la capacité à rapporter un objet, ou encore les hurlements.

Dans ces cas-là, la race jouait bien un certain rôle: les beagles et les limiers ont tendance à davantage hurler, les border collies sont obéissants, bien davantage que les shiba inus. Mais l’étude a malgré tout montré qu’il existait à chaque fois des exceptions. Ainsi, même si les labradors étaient ceux ayant le moins tendance à hurler, 8% d’entre eux le faisaient quand même. Et si 90% des lévriers n’enterraient pas leur jouet, 3% le faisaient fréquemment.

«Aucun effet»

Les chercheurs ont séquencé l’ADN de 2155 chiens de race ou croisés, afin de trouver des variations génétiques communes qui pourraient permettre de prédire leur comportement. Ils ont combiné ces résultats avec les réponses à des questions de la part de 18’385 propriétaires de chien.

Le site utilisé s’appelle Darwin’s Ark, et représente une base de données en accès libre réunissant les informations livrées par des propriétaires sur les comportements de leur animal. Les chercheurs ont pris en compte dans leurs analyses les stéréotypes affectant possiblement les réponses.

De plus, en observant les réponses à plusieurs questions portant sur les possibles réactions agressives des chiens, «nous n’avons vu aucun effet de la race», a expliqué Elinor Karlsson. Au total, la race n’expliquait que 9% des variations comportementales. L’âge permettait ainsi de mieux prédire certains traits, comme le fait de s’amuser avec un jouet. Les traits physiques pouvaient eux être cinq fois mieux prédits par la race que le comportement.

Idéaux physiques

Avant les années 1800, les chiens étaient d’abord sélectionnés pour leurs rôles dans la chasse, pour garder la maison ou les troupeaux. Mais le concept «de race canine moderne, mettant l’accent sur des idéaux physiques et la pureté de la lignée, est une invention victorienne», souligne l’étude.

Les chiens au sein d’une race peuvent avoir des comportements différents, certains ayant hérité des variations génétiques de leurs ancêtres, et d’autres non. Fait intéressant: la sociabilité envers les humains est très héréditaire chez les chiens, quoique ne dépendant pas de la race.

Les chercheurs ont localisé un endroit de l’ADN canin qui pourrait expliquer 4% des différences de sociabilité entre les individus. Et cet endroit correspond à celui, dans le génome humain, responsable de la formation de la mémoire longue. «Il se pourrait que comprendre la sociabilité envers les humains chez les chiens aide à comprendre comment le cerveau se développe et apprend», a avancé Kathleen Morrill, auteure principale de l’étude, lors d’une conférence de presse.(AFP)

Article publié le 28 avril 2022 par www.20min.ch

A l’hôpital de Riaz, la thérapie qui a du chien

A l’hôpital de Riaz, la thérapie qui a du chien

Découvrez aujourd’hui l’article d’Ann-Christin Nöchel parut le jeudi 25 novembre 2021 dans le journal « La Gruyère ». Bonne lecture!

Les patients de l’hôpital fribourgeois de Riaz, particulièrement ceux du service de gériatrie, ont un nouveau compagnon: Dubaï. Ce labrador de trois ans assiste la physiothérapeute Valérie Currat. Le duo est l’un des premiers du pays en milieu hospitalier.

La matinée de Dubaï commence par une balade au Giboux avec sa copine Lexia, suivie d’un bol de croquettes et de quelques câlins. Une vie de chien tout à fait banale à première vue. Mais sa propriétaire, la physiothérapeute Valérie Currat, lui met ensuite sa chabraque verte. Dubaï est alors prêt pour sa journée de travail. C’est à l’Hôpital de Fribourgeois (HFR) de Riaz que le labrador de trois ans assure son 50%. « Bon, il ne reçoit pas encore de salaire », rigole la riazoise. Tous deux passent le portique d’entrée de l’hôpital et vont chercher leur première patiente: Eliane Piller.

A cause de problèmes d’équilibre et de chutes, elle a intégré le service de gériatrie de Riaz il y a trois semaines. Munie de son rollator, elle se réjouit de sa séance d’une trentaine de minutes avec la thérapeute et son compagnon à quatre pattes. « Depuis qu’il y a Dubaï pour m’aider, j’ai beaucoup moins peur, il me rassure. » Les progrès sont notables et elle pourra repartir chez elle cette semaine. « Il va me manquer… »

Depuis cinq mois, Dubaï assiste la physiothérapeute Valérie Currat durant ses séances, à hauteur de quatre à six patients par jours. (Photo:Jean-Baptiste Morel)

Une formation intense

Les exercices s’enchaînent: le labrador, encore en apprentissage à l’hôpital, doit chercher un jouet sous un cône, effectuer un slalom en écoutant les ordres de la patiente ou passer sous une des ses jambes tandis qu’elle se tient à une barre. Attentif, le chien monopolise toute l’attention d’Eliane Piller. Elle réussit tous ses exercices haut à la main, sourire en prime.

Voilà cinq mois que Valérie Currat a intégré Dubaï au sein de l’HFR de Riaz. « Introduire un chien en milieu hospitalier, ce n’est pas évident », estime-t-elle. Les normes sanitaires sont hyper strictes, un comportement irréprochable est attendu de la part du chien et puis il y a tous les aspects pratiques. « Il a fallu convaincre ma hiérarchie que le projet était sensé et m’assurer que tous mes collègues aimaient les chiens. » Dubaï, lui, vient de la fondation Le Copain. Basée en Valais, elle éduque des chiens d’assistance. Une formation intense de deux ans: « Choisi à deux mois, le chiot passe dix-huit mois dans une famille d’accueil avant de retourner quelque temps au centre de formation afin d’y apprendre les ordres de base. »

Bénéfices au pluriel

Valérie Currat a ensuite adapté ces ordres en fonction des patients dont elle s’occupe. « Ce sont des personnes âgées, principalement au sein du service de gériatrie, avec des problèmes de motricité ou d’équilibre. » Le labrador enchaîne quatre à six patients par jour. La condition sine qua non pour l’avoir comme assistant: « Aimer les chiens! J’ai déjà un tas d’anecdotes de patients qui se souviennent de leurs animaux grâce à Dubaï. »

Les bénéfices de la thérapie assistée par un chien s’échelonnent sur plusieurs niveaux: physique, sensoriel, cognitif et émotionnel. Valérie Currat le confirme: « Mes patients sont plus enjoués: Dubaï apporte un côté ludique aux thérapies. Il améliore la communication, la mémoire, la mobilité, mais aussi le côté social. »

Lorsqu’il fait beau, les séances peuvent se faire en extérieur. Le labrador a d’ailleurs une place à lui sous les fenêtres des résidents. « Cela les motive à sortir prendre l’air. Ils demandent s’ils peuvent aller se promener avec lui! »

Elargir l’offre

L’élément déclencheur d’une telle aventure a été Emilie Lovai Bürgisser (La Gruyère du 27 octobre 2018). « Je me suis intéressée à cette physiothérapeute Touraine qui travaille en cabinet avec son chien, Vicky, depuis 2018. » Valérie Currat a ensuite pris contact avec la fondation Le Copain.  » Un tel chien coûte entre 35000 et 40000 francs. » Il a été offert par la fondation, financé par des dons. « L’Hôpital paie les croquettes et le vétérinaire, ce qui fait environ 1000 francs par an. »

Des chiens dans le milieu hospitalier, il y en a pas beaucoup. Deux au Service de neuro-rééducation des HUG et deux oeuvrant dans le Service d’ergothérapie de l’Hôpital du Valais. « Nous espérons élargir notre offre », avance Valérie Currat. Elle parle avec envie du futur centre de santé et envisage l’aide de Dubaï pour des patients en ambulatoire, « il aime aussi beaucoup les enfants, on verra comment va se développer la partie pédiatrie. »

Le médecin-chef du Service de gériatrie, André Laszlo, semble convaincu. « Dubai est un médiateur hors pair et les premiers résultats sont vraiment intéressants. » Doudou comme le surnomment certains patients, a encore du pain sur la planche.