Son chien embellit tant de vies

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Un reportage du magazine Femina qui nous mène sur les traces de Mary-Claude Pellaux et Lucie, sa chienne thérapeute. Pour l’association Pattes tendues, elles rendent visite et sourire à des résidants d’EMS et des enfants handicapés.

De sa chienne Lucie, Mary-Claude Pellaux dit qu’elle est «vraiment spéciale». «Elle a quelque chose que les autres n’ont pas: une capacité à inspirer la confiance et le bonheur», explique cette mère de famille genevoise, un voile d’émotion dans la voix. A ses pieds, la petite Jack russell n’en perd pas une miette. De temps à autre, elle lève des yeux pleins d’espoir, comme pour dire: «Alors, on y va?» Car aujourd’hui, Lulu travaille. Et elle le sait.

Depuis 2006, Mary-Claude et Lucie Font équipe au sein de Pattes tendues, cette association dont le siège est à Genève et dont les bénévoles se rendent, avec leur compagnon à quatre pattes, dans les établissements spécialisés qui en font la demande. Pour que l’aventure démarre, il leur aura suffi de répondre à une annonce. Et quelle aventure! Mary-Claude, qui n’avait jamais envisagé de faire son animal un chien de thérapie ne cesse de se féliciter de son choix. «Ces visites sont très gratifiantes, avoue-t-elle. C’est un bonheur! J’en ressors heureuse et Lucie adore ça. Je sens qu’elle y prend vraiment du plaisir. Quand elle comprend que nous nous rendons dans une institution, elle tire sur sa laisse.»

Redonner le sourire

Au fil des ans, Lulu a fini par être connue comme le loup blanc. A la Fondation Clair Bois-Chambésy (GE), qui accueille des enfants polyhandicapées, Dahlia, Martim, Eliza, Yassire attendent avec impatience leur vieille amie. Alexia lui a même préparé un cadeau joliment emballé. en ce mardi matin, la petite Jack russell passe de fauteuil en fauteuil, acceptant avec bonhomie caresses, brossages et biscuits dont les enfants la gâtent. La plupart des résidants ne peuvent pas verbaliser leur joie, mais leur visage éclairé d’un large sourire parle pour eux.

A l’instant de quitter l’institution, Lucie tourne vers sa propriétaire un regard comme empli de tristesse. «Déjà fini?» semble-t-il dire. Mais la journée continue. Reportage oblige, une visite est prévue l’après-midi même à la Résidence les Charmilles, de Genève. Dans cet EMS dont bien des pensionnaires ont des photos d’animaux affichées à leur porte, le duo a aussi ses fidèles. Accompagnées d’un animateur, Lucie et Mary-Claude passent de chambre en chambre, accordant à chaque résidant quelques minutes précieuses. Et chaleureuses. Leur présence, souvent, réveille des souvenirs: «J’avais des caniches», «chez mes parents, on avait un appenzellois, il gardait la ferme»: «mon chien s’appelait Zorro»… Sur la petite Jack russell, les compliments pleuvent autant que les caresses: «Tu es jolie! On te l’a déjà dit?» Lucie accepte les flatteries avec simplicité, puis se tourne vers l’objectif de la photographe. elle prend la pose. Mary-Claude Pellaux s’en amuse: «Je vous avais dit qu’elle était unique!»

Source : www.femina.ch – janvier 2014 No 4
Texte : Eva Grau

Photos : Francesca Palazzi

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