Tout ce qu’il faut savoir sur son chien

Tout ce qu’il faut savoir sur son chien

Source : www.femina.ch (Eva Grau)

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Le chien a un odorat entre mille dix mille fois plus développé que l’homme. Qui dit mieux?

VRAI – FAUX

Qui est vraiment le meilleur ami de l’homme? Dans «Secrets de chiens» (Ed. Payot), Stanley Coren passe en revue les a priori que nous avons sur nos compagnons à poils. Quelques vérités et contre-vérités passées au crible.

L’odorat du chien est plus développé que celui de l’homme

VRAI. Sa capacité à repérer les odeurs est entre mille et dix mille fois supérieure à celle de l’être humain. Et ce, pour une raison physiologique simple: la zone dédiée à l’olfaction mesure, chez le chien, la taille d’une carte postale, alors que chez l’humain, elle ne couvre que 2,5 centimètres carrés, soit l’espace d’un timbre-poste. Mais toutes les races n’ont pas le même nez: ainsi, les teckels possèdent environ 125 millions de cellules olfactives, contre 225 millions pour les bergers allemands. La palme de la meilleure truffe revient au Saint-Hubert: pas moins de 300 millions de récepteurs olfactifs! Et l’humain, direz-vous? Il n’en possède que 5 petits millions. Raison pour laquelle, contrairement à certains chiens entraînés, nous ne pouvons «sentir» ni la drogue cachée dans les bagages, ni même certaines maladies comme le diabète ou le cancer.

Tous les chiens lèvent la patte pour faire pipi

FAUX. En principe, seuls les mâles lèvent la patte pour uriner. En effet, l’odeur se déplace plus facilement si elle n’est pas au sol. Or, le chien utilisant son urine pour marquer son territoire, le message «Cet endroit est à moi» sera plus aisément «lisible» pour les autres toutous du quartier s’il est haut placé. En outre, plus la marque est placée haut, plus il est difficile pour les autres chiens de la recouvrir par leur propre urine.    Les mâles étant plus dominants que les femelles, ce sont eux qui lèvent la patte, généralement. Mais il n’est pas rare que les femelles dominantes aient aussi recours à ce comportement.

Un chien qui n’a pas été habitué à manger de la viande n’aime pas cet aliment

FAUX. Outre les récepteurs gustatifs pour le sucré, le salé, l’amer et l’acide, les chiens ont aussi des récepteurs spécifiques pour les viandes et les graisses. En clair, ils sont physiologiquement conçus pour aimer et rechercher le goût de la viande. Donner à son chien une alimentation végétarienne est donc un non-sens qui ne tient pas compte de leur nature.

Les chiens peuvent souffrir de dépression

VRAI. Selon un rapport de Sainsbury, une assurance santé britannique pour les animaux, les cas de dépression et d’anxiété sont très répandus dans la population canine d’outre-Manche. Ainsi, 630 000 auraient souffert mentalement pendant l’année précédant le rapport, et plus de 900 000 auraient perdu l’appétit en raison du stress ou de problèmes émotionnels. Pour soigner les animaux dépressifs, on utilise notamment des dérivés du Prozac. Lilly, la firme pharmaceutique à l’origine de ce médicament, a d’ailleurs développé un équivalent parfumé au bœuf et facile à mâcher, exclusivement réservé aux chiens.

Les chiens naissent aveugles

VRAI. A la naissance, leurs yeux sont totalement fermés. Cela est dû au fait que ces organes sont encore en cours de développement. Ce n’est qu’au bout de deux semaines que les chiens ouvrent les yeux, mais il leur faut attendre plusieurs semaines encore avant que leur vue ne devienne normale. Les chiots sont également sourds à la naissance. Leurs conduits auditifs sont bouchés et commencent à s’ouvrir en même temps que les yeux.

Lorsqu’un chien remue la queue, c’est qu’il est content

FAUX. C’est une erreur de croire que cette réaction traduit uniquement de la joie. En effet, un chien remue aussi la queue en signe de défi, de peur ou de menace. Tout dépend de la hauteur de l’appendice: porté haut, à la verticale, la queue est synonyme de dominance ou d’avertissement. La vitesse du balancement est aussi significative: si la queue remue lentement, elle traduit une humeur amicale ou satisfaite, alors qu’un balancement rapide, comme une vibration, indique que le chien s’apprête à agir. Voire à attaquer.

Un chien ne transpire pas

VRAI et FAUX. Il ne transpire pas des aisselles comme l’être humain car, chez lui, la majorité des glandes sudoripares se trouve autour des coussinets. Comme ces glandes ne sont pas assez nombreuses pour permettre au chien de réguler sa température, il halète. Il lui arrive aussi de se coucher sur le dos. En effet, le poil du ventre est plus fin que sur le reste du corps. En exposant à l’air sa partie la moins isolée, il permet à la chaleur corporelle de s’échapper plus facilement.

Le chien est plus intelligent que le chat

VRAI. Du moins selon le psychologue Harry J. Jerison. A la fin des années 70, ce dernier a développé une méthode pour juger de l’intelligence des différents animaux: le quotient encéphalique. Cette mesure est le rapport mathématique entre le poids réel du cerveau d’un animal et le poids auquel on pourrait s’attendre chez un animal de cette masse. Elle permet de compenser le fait que les gros animaux ont de plus gros cerveaux. Selon le quotient encéphalique, les humains sont les êtres les plus intelligents sur terre. Suivis des dauphins, du chimpanzé, du singe rhésus et de l’éléphant. Le chien arrive en sixième position de ce classement, devant le chat, le cheval ou encore la souris.

Si on a une blessure, il faut la faire lécher à un chien pour qu’elle cicatrise mieux

FAUX. Cette légende urbaine est le vestige d’une pratique courante dans l’Egypte antique, dont ont hérité les Grecs et qui était encore d’usage au Moyen Age (la légende dit que Saint-Roch a guéri de la peste grâce à un chien). Certes, l’action mécanique de langue du chien sur une plaie peut débarrasser cette dernière de résidus et la nettoyer. Mais la gueule du chien contient aussi des bactéries qui peuvent causer de graves infections si elles s’introduisent en profondeur dans une plaie ouverte. Ces infections peuvent avoir de graves conséquences allant jusqu’à l’amputation voire la mort.

Cindy Mollard, ostéopathe pour animaux

Cindy Mollard, ostéopathe pour animaux

Ostéopathe pour chiens, chats, chèvres, vaches et chevaux, Cindy Mollard raconte son quotidien à traquer avec délicatesse des douleurs forcément muettes.

On n’est pas là pour bidouiller notre petit truc dans un coin.» Le petit truc, c’est la profession d’ostéopathe pour animaux qu’exerce Cindy Mollard. Cette Fribourgeoise installée dans la Broye explique que si «le métier est bien beau», lorsqu’il s’agit par exemple de traiter des chevaux, «rien ne se fera sans le maréchal, sans le vétérinaire, le sellier. C’est un tout.» Elle a d’ailleurs également suivi des stages en sellerie, pour pouvoir conseiller «des selles adaptées non seulement au cavalier mais surtout à sa monture». Ainsi qu’en maréchalerie:

“Sans un bon maréchal, on peut faire ce qu’on veut en ostéopathie, on n’aura pas de résultat. Imaginez que vous marchiez tout le temps dans de mauvaises chaussures, je pourrais travailler tant et plus sur vos articulations, ça ne servirait à rien.”

Le cheval, on le comprend vite, c’est bien l’animal par lequel Cindy Mollard est arrivée à l’ostéopathie. Petite, avec ses parents, elle se promenait en forêt et passait chaque fois devant une écurie, et très vite elle demande à monter. «Le week-end je ne sortais pas, je faisais les concours.» Puis elle cherche un métier qui lui offrirait la possibilité de travailler avec des animaux. La première fois qu’elle entend parler d’ostéopathie, «ça a été une révélation».

Vétérinaire, oui elle en a rêvé, «comme beaucoup de petites filles». Elle travaillera même une année dans un cabinet vétérinaire, ce qui la confortera encore dans son choix de l’ostéopathie.

“L’ostéopathe cherchera plutôt la base du problème, à soulager en trouvant la raison du mal.”

C’est pour cela que Cindy aime bien se rendre à domicile: pour débusquer une cause souvent extérieure au problème. «Un chien qui est obligé de monter cinq étages par jour depuis qu’il est chiot aura un terrain propice pour développer une dysplasie.» Et puis dans un cabinet, l’animal sera stressé, «surtout s’il s’agit d’un chat». Pour les chevaux, elle commence par une approche dans le box, où ils se sentent «chez eux, donc plus à l’aise».

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A l’écoute des propriétaires

Les chevaux sont d’ailleurs ses principaux «patients» – vingt-cinq ans d’équitation expliquant cela – suivis par les chiens, et une petite proportion de chats, de vaches et de chèvres. Il faut de toute façon s’adapter à la demande des propriétaires, «dont certains nous demandent par exemple de ne pas faire de «cracking» – le fait de faire craquer les articulations. Si l’ostéopathie animale n’est pas encore vraiment entrée dans les mœurs de la paysannerie – «cela vient gentiment, même s’ils ont encore tendance à appeler d’abord plutôt le rebouteux» – certains commencent à trouver le travail de Cindy «plus complet». «Si une vache boite de l’antérieur gauche, l’ostéopathe l’examine en entier, au niveau structurel aussi bien que viscéral ou crânien.»

Les animaux petits et gros se laissent en général facilement manipuler. Il y a bien sûr parfois des récalcitrants. Cindy se souvient de chevaux souffrant de maux de tête et qui ne se laissaient pas vraiment faire. «Comme nous avec une vraie migraine, on n’a pas forcément envie que quelqu’un nous pose les mains sur la tête.»

Les maîtres mots, évidemment, sont «douceur et patience». Les animaux les plus difficiles à traiter, reconnaît-elle, ce sont les chats. Avec ces patients-là, il faut savoir faire preuve de souplesse.

“Davantage qu’avec un humain à qui on peut toujours suggérer de serrer les dents deux minutes. L’animal si on lui fait mal, il va nous dire: adieu!”

Si le cheval reste son animal de prédilection, Cindy a eu récemment «beaucoup de feeling» avec des …chèvres. «Elles sont très calmes, réceptives, on voit plus vite que chez d’autres animaux le résultat du travail accompli.» Avec au niveau du toucher un peu la même «densité de tissus que chez le chat», des organes qu’on «sent bien» et en même temps une «rigidité» qu’on retrouve par exemple chez le cheval.

Nulle place pour l’improvisation. Il existe en ostéopathie des principes à respecter. «Que le corps par exemple est une unité, le rôle suprême de l’artère, la prépondérance du système musculo-squelettique, etc. Et des manipulations strictement répertoriées. Cindy a suivi ainsi en Angleterre une formation de cinq ans, à Brighton. Elle dispose enfin à domicile de toute une population de chevaux, de chiens et de chats. «J’ai la chance de pouvoir pratiquer sur mes animaux, et je ne me gêne pas.»

Lorsqu'ils doivent être soignés, les chiens sont en général beaucoup plus dociles que les chats.

Lorsqu’ils doivent être soignés, les chiens sont en général beaucoup plus dociles que les chats.

En fait-on trop pour les animaux?

Médecines douces et variées, ostéopathie, psychanalyse même: n’en ferait-on pas désormais un peu trop pour nos frères supposés inférieurs? «Tout cela, répond Cindy Mollard, correspond à la manière dont on considère aujourd’hui l’animal, qui n’est plus un objet, mais une personne. Il me paraît donc logique de lui proposer des soins adéquats.»

L’ostéopathe se réjouit de ce que les propriétaires n’hésitent plus à se lancer et à investir dans moult démarches, médecines et traitements. «Les mœurs changent et les gens se tournent plus volontiers vers les médecines parallèles, douces et tout autant efficaces. En l’occurrence l’ostéopathie peut aussi servir de physiothérapie après une opération tout comme l’hydrothérapie (qui permettra à l’animal de se muscler sans douleur) dans laquelle j’espère pouvoir me lancer dans le courant de l’année.»

Ostéopathie – L’exemple du cheval

Devant un cheval, l’ostéopathe commence par regarder «tout ce qui est muqueuses» et qui peut renseigner énormément sur l’état de l’animal. «J’aime bien aussi jeter un coup d’œil aux dents. Les problèmes dentaires peuvent engendrer des problèmes au niveau de la première cervicale.»

Ensuite commence le «palpatoire», une écoute des tissus pour identifier «des zones chaudes, des zones dures, des zones molles, ce qui donne déjà passablement d’informations sur ce qu’il faut rechercher, sur les zones éventuellement atteintes.»

Puis vient la «dynamique», l’examen de la mobilité du cheval, de sa démarche. «On cherche toujours la symétrie entre les deux côtés.» Les épaules, les phalanges ainsi que les tendons –«pour voir s’il n’y a pas un souci de tendinite» – la colonne, «pour détecter une dysfonction», sont soigneusement testés. Après, on «manipule», en fonction «du cheval, de l’âge et des soucis qu’il a». Il faut savoir aussi pratiquer «l’écoute viscérale», «on pose nos mains, on écoute les tissus qui vont nous amener là où il y a une zone de tension produite par une douleur.»

Et pour cela, il faut bien connaître l’anatomie, «en ayant des repères, en sachant que l’estomac est sous les thoraciques 11-15 à gauche, les reins sous les côtes 17-18 et la 1re lombaire pour le droit et le gauche de la 18e côte à la 3e lombaire, le foie à droite du cheval et longeant le diaphragme.»

Connaître aussi «l’anatomie du crâne» pour savoir dans quelle zone «on veut avoir une action».

Pour le chien et le chat, l’approche se fait avec plus de délicatesse. «Il faut qu’ils comprennent que ce n’est pas une corvée. S’ils fuient, il faut les laisser partir. Les petits animaux n’aiment pas être contenus, maintenus. Si on leur permet de partir et de revenir, ça se passe mieux.»

Source : Migros Magazine
© Migros Magazine – Laurent Nicolet

Chiens et chats partagent nos vies et nos grippes

Chiens et chats partagent nos vies et nos grippes

COHABITATION

shapeimage_12Si certains animaux peuvent transmettre des virus aux hommes, l’inverse est aussi vrai. C’est notamment le cas avec les animaux domestiques. Explications de spécialistes sur un phénomène encore méconnu.

On l’a constaté ces dernières années: de nouvelles souches de virus grippaux, comme la grippe aviaire ou le virus H1N1, peuvent évoluer au sein de populations animales puis migrer vers l’homme. Mais la réciproque est vraie.

C’est ce que les scientifiques appellent la zoonose inverse. «Dans la plupart des cas, ce sont effectivement les bêtes qui propagent une maladie au sein de la population humaine, explique le Dr Christian Griot, directeur du laboratoire de référence national pour les épidémies animales très contagieuses de l’Institut de virologie et d’immunologie (IVI), à Berne. De fait, la plupart des gens ignorent que l’homme peut bel et bien transmettre son virus grippal de type influenza à son chien ou à son chat.» Et pour cause… Les premiers cas documentés liés aux animaux de compagnie sont très récents. Ainsi, en 2009, un Américain hospitalisé a transmis son infection grippale à son chat d’intérieur, qui en est mort.

Heureusement, la grippe saisonnière n’a généralement que des effets très limités sur Minet et Médor. «Comme chez l’homme, les symptômes peuvent aller de la pseudo-grippe à la rhinite, voire à la pneumonie en cas de surinfection bactérienne», souligne la vétérinaire vaudoise Danielle Perrin-Frei. «Les animaux reprennent d’habitude vite le dessus, même s’il est toujours préférable de consulter un vétérinaire», estime Christian Griot. C’est d’autant plus vrai si l’animal est apathique, a une obstruction manifeste des voies respiratoires, ne mange plus, se cache, ou appartient à une race au nez fortement raccourci, comme un persan ou un boxer. «La plupart des maladies virales ne sont pas traitables directement, et l’on doit souvent se contenter de procurer à l’animal des soins symptomatiques en attendant que l’immunité naturelle élimine l’agent infectieux, précisent d’une même voix les vétérinaires Danielle Perrin-Frei et Olivier Glardon. Cela peut se faire en recourant à des antibiotiques en cas de suspicion de complications bactériennes ou, à titre préventif, à des antidouleurs, des antifièvre ou des vitamines B et C.»

Mieux vaut un propriétaire vacciné

Peut-on prévenir son camarade à poil d’une méchante grippe hivernale? Difficile, dans la mesure où il n’existe pour l’heure aucun vaccin destiné aux chiens et aux chats. «La seule manière de limiter une propagation vers l’animal consiste pour l’homme à se faire vacciner contre la grippe, préconise Christian Griot. Nous recommandons grandement cette vaccination saisonnière aux éleveurs de cochons. Les suidés domestiques sont en effet, avec les oiseaux d’élevage comme les poules, les plus touchés, car ils possèdent des récepteurs particulièrement propices pour que le virus influenza s’accroche sur la surface des cellules de leurs poumons.»

Il faut toutefois savoir que les cas impliquant des animaux de compagnie sont relativement peu courants. «La littérature évoque les chats comme sujets à risque, mais il semble que les barrières soient de moins en moins précises, ceci d’autant plus qu’il est souvent difficile de dire si c’est l’homme ou l’animal qui a été atteint en premier, explique Olivier Glardon. On peut aussi parler des chiens et des chevaux.»

Et des furets et des rongeurs, ajoute Danielle Perrin-Frei, spécialiste des nouveaux animaux de compagnie (NAC). «Il est possible que la grippe soit actuellement sous-diagnostiquée, car on ne fait pas de tests de détection virale, exception faite pour les rares cas où le vétérinaire est informé du fait que l’animal et son maître sont malades en même temps ou presque, avoue Olivier Glardon. Mais il est rare que l’on mette en évidence un agent infectieux commun. Peut-être en saura-t-on plus dans les années à venir…»

Source : Le Matin Dimanche du 26 janvier 2014
Frédéric Reinfrederic.rein@lematindimanche.ch

Son chien embellit tant de vies

Son chien embellit tant de vies

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Un reportage du magazine Femina qui nous mène sur les traces de Mary-Claude Pellaux et Lucie, sa chienne thérapeute. Pour l’association Pattes tendues, elles rendent visite et sourire à des résidants d’EMS et des enfants handicapés.

De sa chienne Lucie, Mary-Claude Pellaux dit qu’elle est «vraiment spéciale». «Elle a quelque chose que les autres n’ont pas: une capacité à inspirer la confiance et le bonheur», explique cette mère de famille genevoise, un voile d’émotion dans la voix. A ses pieds, la petite Jack russell n’en perd pas une miette. De temps à autre, elle lève des yeux pleins d’espoir, comme pour dire: «Alors, on y va?» Car aujourd’hui, Lulu travaille. Et elle le sait.

Depuis 2006, Mary-Claude et Lucie Font équipe au sein de Pattes tendues, cette association dont le siège est à Genève et dont les bénévoles se rendent, avec leur compagnon à quatre pattes, dans les établissements spécialisés qui en font la demande. Pour que l’aventure démarre, il leur aura suffi de répondre à une annonce. Et quelle aventure! Mary-Claude, qui n’avait jamais envisagé de faire son animal un chien de thérapie ne cesse de se féliciter de son choix. «Ces visites sont très gratifiantes, avoue-t-elle. C’est un bonheur! J’en ressors heureuse et Lucie adore ça. Je sens qu’elle y prend vraiment du plaisir. Quand elle comprend que nous nous rendons dans une institution, elle tire sur sa laisse.»

Redonner le sourire

Au fil des ans, Lulu a fini par être connue comme le loup blanc. A la Fondation Clair Bois-Chambésy (GE), qui accueille des enfants polyhandicapées, Dahlia, Martim, Eliza, Yassire attendent avec impatience leur vieille amie. Alexia lui a même préparé un cadeau joliment emballé. en ce mardi matin, la petite Jack russell passe de fauteuil en fauteuil, acceptant avec bonhomie caresses, brossages et biscuits dont les enfants la gâtent. La plupart des résidants ne peuvent pas verbaliser leur joie, mais leur visage éclairé d’un large sourire parle pour eux.

A l’instant de quitter l’institution, Lucie tourne vers sa propriétaire un regard comme empli de tristesse. «Déjà fini?» semble-t-il dire. Mais la journée continue. Reportage oblige, une visite est prévue l’après-midi même à la Résidence les Charmilles, de Genève. Dans cet EMS dont bien des pensionnaires ont des photos d’animaux affichées à leur porte, le duo a aussi ses fidèles. Accompagnées d’un animateur, Lucie et Mary-Claude passent de chambre en chambre, accordant à chaque résidant quelques minutes précieuses. Et chaleureuses. Leur présence, souvent, réveille des souvenirs: «J’avais des caniches», «chez mes parents, on avait un appenzellois, il gardait la ferme»: «mon chien s’appelait Zorro»… Sur la petite Jack russell, les compliments pleuvent autant que les caresses: «Tu es jolie! On te l’a déjà dit?» Lucie accepte les flatteries avec simplicité, puis se tourne vers l’objectif de la photographe. elle prend la pose. Mary-Claude Pellaux s’en amuse: «Je vous avais dit qu’elle était unique!»

Source : www.femina.ch – janvier 2014 No 4
Texte : Eva Grau

Photos : Francesca Palazzi